Octobre 2024
En quoi l’exercice physique peut-il être prescrit au même titre qu’un médicament aux personnes atteintes de diabète de type 2 ? Une revue de littérature examine cette question en mettant en lumière le rôle que peut jouer l’exercice dans le métabolisme du glucose.
Deux voies d’absorption du glucose
Les auteurs rappellent tout d’abord les mécanismes par lesquels l’exercice physique participe à un meilleur contrôle glycémique chez les individus atteints de diabète de type 2. Deux voies distinctes responsables de l’activation du métabolisme du glucose dans le muscle squelettique sont à l’œuvre :
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la voie insulinodépendante : la fixation de l’insuline sur son récepteur musculaire déclenche une cascade de réactions moléculaires dans le muscle, aboutissant à l’absorption du glucose ;
- la voie dépendante de l’exercice : l’exercice physique augmente la sensibilité à l’insuline, et la contraction musculaire agit de façon synergique avec l’insuline pour augmenter l’utilisation du glucose dans le muscle squelettique. Les auteurs précisent que les exercices de résistance et d’endurance stimulent tous deux l’absorption musculaire de glucose, en particulier en stimulant la translocation des transporteurs spécifiques au glucose (GLUT4) dans la membrane cellulaire permettant ainsi la captation du glucose depuis le milieu extracellulaire.
Ainsi, la contraction musculaire agit en synergie avec l’insuline pour activer le métabolisme du glucose dans le muscle squelettique.
Exercice physique et diabète de type 2
La sédentarité est directement associée à l’augmentation du risque de diabète de type 2 et l’exercice physique est considéré comme étant essentiel en prévention primaire (notamment chez les personnes à risque) mais aussi secondaire (chez les personnes déjà atteintes de cette pathologie).
Chez ces dernières, les effets bénéfiques de l’exercice physique sur la tolérance au glucose et la sensibilité à l’insuline pourraient se faire ressentir jusqu’à 72 heures après l’exercice ; aussi la régularité de la pratique physique serait l’une des clés de la réussite thérapeutique. Les auteurs insistent sur le fait que la pratique de la marche peut être un excellent moyen pour s’engager dans un mode de vie plus actif pour les personnes atteintes de diabète de type 2 ; une méta-analyse a montré que la marche était associée à des baisses de l’hémoglobine glyquée (HbA1c), de l’indice de masse corporelle et de la pression artérielle.
Une prescription modulée en fonction des individus
La pratique de l’exercice physique peut être prescrite aux personnes diabétiques, au même titre qu’un médicament, dans l’objectif de les aider à mieux contrôler leur glycémie postprandiale. Plusieurs paramètres sont à prendre en compte pour une prescription efficace et adaptée à chaque individu : la fréquence de la pratique, son intensité, sa durée, le type d’exercice, l’heure à laquelle il est réalisé (par exemple, après le repas pour un meilleur contrôle de la glycémie postprandiale) et enfin l’évolution progressive de ces différents facteurs (Figure).
Figure : Paramètres à moduler en fonction des individus dans le cadre de la prescription d’exercices physiques à des personnes atteintes de diabète de type 2 pour mieux contrôler leur glycémie. Dans le graphique, A, B et C représentent, chez 3 individus différents, la relation dose effet de la pratique de l’exercice ; ceci met en évidence les potentielles variations entre les individus.
Pour conclure, les auteurs soulignent le fait que, si la pratique d’exercices physiques est bien dosée, elle ne présente pas d’effets secondaires délétères ; elle a au contraire de nombreux impacts bénéfiques au-delà du contrôle glycémique, sur les différents tissus, sur les aspects psychologiques et sur la qualité de vie. A noter que, dans ses récentes recommandations concernant les stratégies thérapeutiques du patient vivant avec un diabète de type 2, la Haute Autorité de Santé (HAS) préconise, en première intention, de privilégier une prise en charge non médicamenteuse axée sur les modifications des habitudes de vie (y compris l’activité physique et l’alimentation).
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